- Ma@fy a écrit:
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Je voulais savoir si par rapport à des cartouches d'armes de poing c'était beaucoup plus long ou pas et savoir quel matos vous utilisiez ainsi que vos recettes poudres, ogives et tout et tout....
Présent!
Je recharge le .223 Remington pour un fusil semi-auto Vektor LM6. Le rechargement d'une cartouche à collet rétreint de carabine demande toujours un peu plus de travail qu'une bête cartouche droite d'arme de poing comme la 9mm Para ou la .38 Special.
Il faut déjà nettoyer et bien lubrifier les étuis avant le recalibrage. Pour la provenance, j'ai de tout: Fiocchi, Remington, IMI, Federal, GIAT et SFM française...
Ensuite, il faut les nettoyer pour enlever la graisse de recalibrage (j'utilise de la graisse Lyman, sur un tampon graisseur, sur lequel on fait rouler l'étui à recalibrer).
L'étape suivante, c'est le contrôle de la longueur, et le raccourcissement éventuel à effectuer, pour rester dans les tolérances admises par la CIP (ou le SAAMI pour les tireurs US
).
L'outil que j'emploi, c'est le
case length gauge de Lee, qui est très pratique: tu fixes l'étui recalibré sur un shell holder spécifique, et tu introduis la pige de contrôle par le collet jusqu'à venir en buté sur le socle du shell holder. La pige est fixée sur un outil doté d'une fraise manuelle destinée à couper l'excédent de matière au collet.
Si la fraise tourne dans le vide, l'étui est dans les tolérances. Si l'étui est trop long, il suffit de donner quelques tour énergiques avec la fraise pour le raccourcir.
Ensuite un coup d'ébavureur interne et externe suffit à avoir un étui prêt au rechargement.
J'effectue également un ébavurage interne du canal de l'amorce, de façon à avoir un évent homogène en diamètre et légèrement chamfreiné vers l'intérieur de la douille. On ne peut que gagner en régularité et qualité d'inflammation de la poudre.
Pour certains, cette opération est superflue, surtout pour du semi-auto, mais j'ai pris l'habitude faire cette opération pour tous mes rechargements. Oui, je suis un grand maniaque...
Une autre opération utile consiste à rectifier le logement d'amorce (j'emploie une fraise K&M spéciale
small rifle, montée sur une visseuse électrique). Celà a deux but:
- régulariser et homogénéiser les profondeurs, et donc l'enfoncement des amorces. La régularité des vitesses ne peut qu'y gagner.
- sécuriser la cartouche: le percuteur flottant (sans ressort de rappel) peut occasionner des
slam fire (tirs accidentels lors du cycle de fermeture avant verrouillage complet
) sur des amorces trop tendres ou pas assez enfoncées. Vu que les amorces aux normes militaires CCI n°41 ne sont plus exportées par les américains, il ne nous est plus possible que d'employer des amorces civiles (CCI, RWS, Winchester, etc), et un risque existe (même si il est minime). Rectifier les logements permet de gagner 1 ou 2 dixièmes de millimètres sur la profondeur, et on voit très bien la différence lors de l'enfoncement de l'amorce. Sur les étuis rectifiés, les amorces sont légèrement en retrait par rapport à la tranche du culot, ce qui les met à l'abri d'un percuteur balladeur, sans toutefois les mettre hors d'atteinte d'une percussion volontaire.
Pour les poudres, on peut employer toute une gamme de la Tubal 2000 à la Sp11. Mes préférées: Tubal 3000, Tubal 5000 & Sp11. Certains préfèrent la Sp7, Sp10 ou Sp9, plus préconisées pour ce petit calibre, mais c'est surtout un choix de l'utilisateur, et fonction des essais dans son arme.
Pour les balles, vu que mon arme a un pas de 1 tour en 9", je peux employer un poids jusqu'à 68/69 grains. Par contre, ne tirant qu'à 100 et 200 mètres, je me contente d'une très bonne balle, pas très onéreuse: la Speer 52 grains HPBT Match, disponible chez Tecmagex à un tarif très raisonnable. Elle a une très bonne précision dans le canon de mon arme et groupe dans une zone équivalente au "8" de la C200 à 200 mètres, ce qui n'est pas trop mal pour un fusil compact à canon de 11" seulement.
Avec cette balle, j'utilise une charge de 24 grains (1.56 grammes) de Tubal 3000, l'enfoncement est réglé au presqu'au maxi de la LHT admise pour passer dans les chargeurs (57.3mm pour 57.4mm maxi).
L'étui est quasiment plein, la charge arrivant au niveau du collet rétreint. En dessous de cette charge (j'ai testé 22 et 23 grains) j'ai des râtés d'extraction et/ou d'éjection par manque de gaz. Je suis loin du maximum, vu qu'il est de 26 grains (1.69 grammes) pour cette balle de 52 grains.
J'ai essayé des 62 grains FMJ-BT (marque Winchester de mémoire
) avec une charge de 23 grains de Tubal 3000 et celà fonctionnait pas mal au niveau extraction/éjection. Par contre, en cible c'était plus disperssé que la 52 grains HPBT.
Pour le sertissage (obligatoire, vu le cycle violent en semi-auto) j'emploi l'excellent outil Lee factory crimp die, à quatre mâchoires mobiles, qui permettent de bloquer en place une balle, même lisse et sans gorge comme les balles HPBT. Vraiment parfait pour ce type de rechargement.
Pour ce qui est du choix de la Tubal 3000, il est dicté pour des raisons logistiques (j'utilisais déjà cette poudre pour d'autres calibres d'armes d'épaule, .30-30 WCF, .45-70Gvt et .22-250) et aussi de raison (plus lente que la Tubal 2000 ou la Sp10, elle monte moins en pression, ce qui préserve la longévité de l'arme
)
Bref, si tu veux te lancer dans le rechargement de ce type de cartouche, fonce, ce n'est que du plaisir à ajouter à celui du tir. Surtout que 9 tireurs sur 10 au FSA petit calibre n'emploient que du manufacturé àpacher (Partizan, Wolf, Barnaul...
) et moi, il est hors de question que je passe ces cochonneries, parfois à douilles acier, dans mon arme.