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 [Mise à jour] La guerre selon le Vietcong

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MessageSujet: [Mise à jour] La guerre selon le Vietcong    [Mise à jour] La guerre selon le Vietcong  EmptyMar 15 Fév 2011 - 15:53

Je lis régulièrement un excellent magazine Polonais, traitant de tout ce qui touche à l'armée au sens large, tant historique que actuel ainsi qu'a tout ce qui gravite autour du sujet (unités d'intervention de la police, gardes du corps, etc)

Je suis tombé sur un article intéressant concernant la guerre au Vietnam et je le reporte ici.


L'article original provient du magazine militaire spécial "KOMANDOS" dont voici la couverture:
[Mise à jour] La guerre selon le Vietcong  01_sty10 [Mise à jour] La guerre selon le Vietcong  2011_02_podglad
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Texte original par Piotr Taras.

Traduction du Polonais par Serpent

Publié avec l'aimable autorisation de la rédaction.



La guerre selon le Vietcong

Mines, Pièges, Tunnels (1)

Ce qui fesait le plus peur aux soldats était les mines et pièges, connus sous le nom "booby traps" Ils ont également été utilisées dans d'autres conflits, mais c'est la guérilla vietnamienne qui devint maître dans leur utilisation, tout en étant favorisée par les conditions locales. Judicieusement appliquées, ceux-cis causèrent aux Américains des pertes considérables. Entre autres choses, 70 pour cent des véhicules de combat détruits l'ont été sur les mines. De nombreuses pertes ont également affécté les troupes de l'adversaire. Mines et pièges ont donné lieu à 11 pour cent des morts et 17 pour cent des blessés de l'infantrie américaine (pour comparaison, durant la Seconde Guerre mondiale c'était respectivement 3 pour cent des décès et 4 pour cent des blessures), ce qui démontre clairement leur efficacité.

Il est curieux que la plus grande peur parmi les Américains était causée par les mesures les plus simples - les "punji stakes" Ce sont des fosses garnies de piques de bambous, utilisés depuis des milliers d'années. Pour un effet encore plus efficace ces bambous étaient durcis par le feu ou étaient recouverts d'excréments humains ou animaux, ce qui sous les tropiques accélère fortement l'infection des plaies. Plus tard, le bambou fut remplacé par le métal. On introduisit aussi des tiges s'enfonçant de façon oblique, ce qui bloquait la jambe.

Une amélioration de ce type de pièges sont ceux faits de pièces mobiles en bois munies de pointes, déclenchés par la victime. Ces éléments, effectuaient un mouvement de coulissement ou rotatif. Les plus petits bloquaient les chevilles, les gros, les mollets ou même les cuisses. Les plus dangereux étaient ceux qu'on appelait "pièges à tigre", suffisament grands pour y faire tomber un homme entier. Ont également été répandus les pièges constitués d'une planche herissée de piques, utilisant le principe "du rateau". La planche était calculée pour frapper la victime à la poitrine lorsque celle-ci marchait sur son autre bout, cela entraînait souvent une mort immédiate. Les boules de bois hérissés de pointes suspendues dans les arbres près des sentiers et des pistes étaient tout aussi mortelles. Une fois libérées, elles tombaient selon un mouvement de pendule et défonçaient tout sur leur passage.

On utilisait également des pièges plus élaborés. Particulièrement dans les régions montagneuses. Les montagnards concevaient leurs pièges autour de leur mortelle arme - l'arbalète, souvent en combinaison avec des flèches empoisonnées. Tous les pièges étaient parfaitement camouflés. Les fosses étaient couvertes de branches et de feuilles de manière à résister à la pression du poids des frêles Vietnamiens, et se briser sous celui des Américains. En outre, les endroits piègés étaient correctement indiqués, ce qui devait protéger les guérilleros et les civils. Cela pouvait se faire par l'intermediaire de bâtons ou de galets disposés d'une certaine manière, un signe sur un arbre ou une feuille de bambou avec un fin bâton inséré dedans.

Ces pièges simples ont été utilisés principalement dans la première phase de la guerre, puis ensuite par les unités locales. A mesure que les hostilités avançaient le moyen de destruction principal des pièges de la guérilla est devenu le beaucoup plus puissant explosif. Le Vietcong en avait en abondance. Les munitions non explosées, bombes américaines et grenades d'artillerie à elles seules pouvaient fournir - comme l'admettent les Américains - environ 800 tonnes de matériaux explosifs par mois. Ils étaient utilisés pour construire mines et pièges, de conception spécifique ou simplement laissés sur place avec un nouveau détonateur. Le piège le plus simple était la cartouche de fusil placéé dans un tube de bambou posée sur un plateau percé d'un clou. Marcher sur un tel piège entrainait le déclenchement de l'amorce et le tir. Des obus ou bombes étaient parfois réutilisés dans leur entierté. Ils ont été utilisés principalement miner des routes. Par exemple, en Novembre 1966 dans la région de Cu Chi une mine réalisée avec une bombe de 250 kg a explosé sous les 53 tonnes d'un M48 "Patton" du 1/69. bataillon blindé. L'explosion a littéralement «balayé» le moteur et la transmission. L'équipage, miraculeusement s'en est sorti avec des blessures legères. Une autre fois, l'explosion d'un obus de 155 mm sous un transporteur blindé M113 le jeta en l'air et le retouna de 180 °.

Miner les routes est devenu - en plus des embuscades - le moyen standard de lutte contre convois américains. Contrairement à la croyance populaire, c'est le transport routier qui a été le moyen principal de ravitaillement des bases situées dans l'intérieur du pays. Le minage s'est avéré si efficaces, que les Américains ont été contraints au contrôle quotidien et au déminage de toutes les routes principales. Après 1967, l'efficacité des mines a été réduite par l'utilisation par les Américains de puissants bulldozers, qui réalisaient le long de toutes les grandes routes des bandes dépourvues de végétation de 150-200 mètres de large, ce qui rendit impossible de cacher les sapeurs. On fit également venir un peloton de chiens spécialement formés à la détection des mines. En plus des routes il était répandu de miner, les sentiers et chemins dans la jungle. Ici, la majeure partie des moyens était suspendue dans les arbres ou sur des cordes tendues entre des piquets. La raison en est que la plupart des équipages des véhicules de combat, en particulier les transporteurs M113 - par crainte des mines - voyageait à l'extérieur du véhicule. Les charges étaient placées assez haut pour les rendre invisibles, et l'explosion était initiée par l'antenne du véhicule. Les guérilleros ont utilisé l'habitude des conducteurs de chars d'écraser les serpents sur les sentiers et cachaient souvent des mines sous des cadavres de reptiles disposés de façon adéquate.

L'utilisation massive des hélicoptères par l'armée des États-Unis causa l'invention de pièges qui leur étaient destinés. C'était d'autant plus facile que le Vietcong comprit assez rapidement quels paramètres devaient avoir les zones d'atterrissage et tous les lieux de débarquements potentiels ont été soigneusement "préparés". Les guérillas qui opéraient dans les zones de montagne, en particulier avaient une tâche plus facile. Là-bas, la majorité des zones d'atterrissage était envahie de hautes herbes, pouvant atteindre jusqu'à deux mètres de haut. Initialement on utilisait principalement des pieux en bois enfoncés dans le sol. Si ils étaient suffisamment renforcés et que le pilote ne l'ait pas remarqué, l'hélicoptère en atterrissant pouvait s'y ficher et être mis HS. Plus tard, on utilisa des pieux plus grands - De manière à ce qu'ils soient visibles. Dans la zone entre eux on pendait une mine. En outre, toutes les sorties de la zone étaient "protégés" de façon adaptée.

Puisque la guerre du Vietnam était une guerre d'infanterie, le Vietcong utilisait beaucoup ressources contre les soldats à pied des États-Unis. Un moyen commun était les grenades attachées aux arbres, déclenchées par un câble tendu. Pour augmenter l'effet de fragmentation on plaçait les grenades en grappes et on les mettait dans des boîtes de conserve, canettes coca-cola ou de bière vides. On remplaçait également les détonateurs des grenades, afin de permettre leur explosion immédiate. Des grenades isolées étaient situés en travers des sentiers ou des chemins, le long des routes en revanche on utilisait des chaînes de plusieurs. Utilisant le fait que inconsciamment les soldats américains se jetaient hors de la piste après le déclenchement de ces pièges, dans les endroits ou ils étaient situés on ajoutait des rangées de pieux le long de la route, sur lesquels tombaient les GI dans leur fuite. Des grenades reliées à des fils se trouvaient dans de nombreux autres lieux, par exemple dans l'accès aux refuges, maisons, près des portiques, clôtures.

Compte tenu de ces circonstances pour détecter de manière efficace les mines et les pièges on utilisa des chiens-éclaireurs Au cours de la formation on utilisa les capacités auditives des chiens à entendre les ultrasons, y compris les sons causés par les fils déclencheurs au vent. Ce faisant, les chiens ont été très efficaces sauvant de nombreux pelotons ou compagnies de lourdes pertes. Sauf si ils étaient dérangés dans leur travail par un homme trop zélé ce qui s'est maintes fois terminé de façon tragique.

Au cours d'embuscades ont également été utilisés des mines déclenchées par un opérateur caché, leur principals objectifs étaient les groupes de commandement des unités américaines, faciles à distinguer grâce aux antennes de leurs radios. Leur élimination dans les premières secondes augmentait considérablement les chances de la guérilla de vaincre dans la confusion qui en résultait. Contre l'infanterie étaient également utilisés un certain nombre de mines improvisées utilisant des explosifs. On utilisait pour cela les coques de mines américaines, ou tout simplement des morceaux de TNT enterré avec un détonateur. Comme les détonateurs étaient l'élément le plus rare on utilisait des moyent improvisés. Tout pouvait servir de détonateur- des cartouches de fusil, des balles de lance-grenades M79, bombes, grenades.

A mesure de l'avancement de la guerre et de l'amélioration de l'approvisionnement les principales forces Viet Cong et les troupes de l'Armée régulière Nord-Vietnamienne luttant dans le sud utilisèrent plus largement les mines "classiques" venant de l'URSS, de la Chine, de la Corée du Nord ou de production nationale. Des plus de 20 types de mines, la plus utilisée était la soviétique POMZ-2M. On a largement utilisé également la mine chinoise directionnelle DH-10 et les produites localement mines directionnelles de série MDH - 4K, 6K, 8K, 10K pesant jusqu'à 16 kg. Elles contenaient de 0,5 à 5 kg d'explosifs, et étaient remplies de tout ce que les armuriers locaux pouvaient trouver - clous, vis, billes d'acier, boulons, morceaux de verre ou même éléments de bandes de munitions. Correctement utilisées elles présentaient une efficacité mortelle. Comme le rapporte le colonel H.G. Summers - commandant adjoint du 2/1. bataillon d'infanterie de la 1ère Division d'infanterie en 1966: "Pendant l'opération Attleboro, une de ces mines a éclaté à un peu plus de 50 mètres de notre ligne de défense. L'explosion a causé un véritable massacre - ont été tuées 20 personnes et de plus de 50 ont été blessées. La force de l'explosion était telle qu'un Huey stationné à 500 mètres a été grièvement endommagé. " Une autre fois - le 20 Novembre 1968 l'explosion d'une mine similaire a éliminé une patrouille de reconaissance avancée (LRRP) "renforcée" de 12 personnes de la 101ème division aeroportée - quatre personnes sont décédées, et tous ont souffert de blessures plus ou moins graves.

Les guérilleros vietnamiens utilisaient les mines d'une manière radicalement différente de ce quise fesait dans les guerres précédentes. Comme le décrivit dans son rapport, le général J. Hay -commandant des démineurs de l'armée américaine au Vietnam: "L'ennemi utilisait une façon de miner très méchante, j'entends par là l'usage de mines sur un territoire étendu de façon parsemée, et non pas dans les champs de mines bien définis, et sur une échelle jusqu'à présent jamais rencontrée par les forces américaines. En utilisant de façon adéquate mines et pièges, le Vietcong a remplacé l'artillerie." En effet, une couverture adaptée de mines entravait les opérations de l'armée US nettement mieux qu'un tir de barrage d'artillerie. Au cours d'une action près de Phuoc Vinh en 1967, l'un des bataillons de le 25e Division d'infanterie reçut la tâche de detruire le siège du commandement du 275e régiment Viet Cong, découvert par les forces aeriennes. Lorsque les soldats américains s'approchèrent de base de la guérilla, ils s'arretèrent comme paralysés - Sur presque tous les arbres ont été suspendus grenades , obus de mortier, d'artillerie, et même de petites bombes. Tous ont été reliés par des filins, dont la majorité conduisait aux positions Vietcong. L'attaque a été complètement arrêté quelques heures, avant que les démineurs appelés à aider ont été en mesure de les désarmer. Pendant ce temps, les partisans ont pu tranquillement retirer leurs forces vers une position sûre

Bien que la guerre du Vietnam a été menée principalement dans les zones rurales, le Vietcong a également agi dans les villes. Des troupes appelées par les Américains "Urban Sappers" y agissaient Ils y ont mené d'importantes activités - De la terreur individuelle dirigée contre les "traîtres de la nation" et les fonctionnaires des "marionnettes du gouvernement de Saïgon" jusqu'aux attentats spectaculaires. Leur point culminant aeu lieu entre 1964 et 1965, quand l'Amérique s'intérrogeait sur une particiption au conflit. A cette époque, les attentats ont été particulièrement nombreux dans la capitale - Saïgon.

La première d'une série d'attaques contre les installations des États-Unis dans la capitale a eu lieu le 16 Février 1964. Une grosse bombe a explosé dans un cinéma dédié au personnel militaire américain. À la suite de l'explosion trois Américains sont morts, et 50 ont été blessés. Deux mois plus tard le Viet Cong a jeté des grenades sur un bus américain, blessant deux personnes.
Cependant, le neuf mai 1964 les services de sécurité Sud-Vietnamiens ont capturé un guerillero alors qu'il minait un pont, sur lequel trois jours plus tard devait passer le Secrétaire à la Défense américain Robert McNamara. En Juin le Vietcong réussit même poser une bombe dans le hangar de la base aérienne de Tan Son Nhut qui a explosé au moment ou le commandant des forces américaines au Vietnam, le général William Westmoreland tenait un discours tout près.

Le point culminant fut une attaque contre l'hôtel "Brinks" occupé par des officiers américains
Deux assaillants Viet Cong vêtus d'uniformes de soldats sud-vietnamiens sans se faire contrôler par personne entrèrent avec un véhicule rempli de 170 kg d'explosifs dans le garage souterrain de l'hôtel. Ensuite, toujours sans être inquiétés ils quittèrent l'hôtel qui fut quelques instants plus tard secoué d'une violente explosion. L'explosion a complètement détruit le bâtiment, sous les décombres deux Américains ont été tués, et 65 Américains et les Vietnamiens ont été blessés.

Après il eut d'autres attaques, et pas seulement à Saigon. Le 10 février 1965 une puissante bombe détruisit une caserne de l'armée américaine dans la ville portuaire de Qui Nhon. Cette fois-ci, mourrurent 23 soldats américains et les deux poseurs de bombe. Plus de 100 Américains ont été
blessés. Cette attaque a été la cause directe le début des raids aériens américains sur le Vietnam du Nord. A partir du 2 Mars 1965 les raids sur la République démocratique du Viêt Nam prirent une échelle de massive sous la forme de l'opération «Rolling Thunder». Le Vietcong ne renonca pas et fit des efforts pour montrer sa présence dans la capitale, remplie de policiers vietnamiens, appelés "Mickey Mouse" en raison de leurs uniformes blancs reforcés de plus en plus largement par les MP's américains

Dès le 30 Mars, donc moins d'un mois après le début de l'opération «Rolling Thunder» la guérilla prit pour cible un jalon essentiel - l'ambassade américaine, située dans le centre ville, près de la rivière Saïgon. Cette fois-ci, le vehicule rempli d'explosifs fut stationné devant l'immeuble et, comme précédemment - Par deux soldats du Vietcong déguisés en policiers. Cette fois aussi l'explosion était si puissante qu'elle endommagea sérieusement le bâtiment. Ont été également significativement plus élevée les pertes en vies humaines. 19 Vietnamiens sont morts 2 Américains et un Philipin et 183 personnes furent bléssés. Fierté des Etats-Unis a été sévèrement bléssée, ce qui fit que le Congrès assigna rapidement 2 500 000 $ pour la reconstruction.

Les attaques avaient encore lieu à Saigon, et la plus sanglante fut contre un restaurant populaire à l'ancre sur la rivière Saïgon dans la soirée du 25 Juin 1965. À la suite de l'attentat sont décédées 33 personnes, dont neuf Américains. Le dernier des grands attentats terroristes à eu lieu le 4 Décembre 1965, lorsqu'une bombe a explosé dans un hôtel occupé par des soldats. Un Marine Américain est mort ainsi qu'un soldat Nouveau-Zélandais, et 137 autres ont été blessés. En conséquence, le 19 Décembre à Saigon, un couvre-feu a été instauré pour les Américains.

Des attaques de moindre envergure avaient lieu tout le temps. On utilisait tout un arsenal de bombes cachées jusque dans les sacs à main. Souvent comme «vecteur» de bombes et de mines était utilisé utilisé le plus commun des moyens de transport - le vélo. Les matériaux explosifs étaient dissimulés dans le cadre, et la minuterie était déclenchée par la sonette.

L'utilisation massive des mines et des pièges par la guérilla Viet Cong toucha de façon importante les opérations américaines. En plus des pertes directes importantes, cela influençait de façon négative, le moral des jeunes fantassins américains. La vue d'un pied arraché ou du ventre percé d'un ami réduisait significativement la volonté de se battre. Souvent, la seule conscience de la présence de pièges suffisait à ralentir le rythme des actions. Ultérieurement la psychose des pièges devint très forte parmi les américains. Mais en localisant ses pièges à proximité des villages, le Vietcong avait encore un autre but. Cela augmentaait l'hostilité des Américains contre leurs résidents, en particulier lorsque plusieurs d'entre eux tombaient dans les pièges. Cela causait souvent des actions de riposte de la part des américains qui brûlaient les villages. - pour ne pas avoir indiqué les pièges - comme dans le cas du célèbre massacre des habitants de Mi Lai 4 Ceci, à son tour, causait la haine des paysans contre «envahisseurs impérialistes" et alimentait la propagande communiste.




La guerre selon le Vietcong

Mines, Pièges, Tunnels (2)

Les plus grands complexes se trouvaient dans deux régions. Le premier était dans la région de Vinh Linh - la partie la plus au sud de la République démocratique du Viêt Nam, accolée au 17ème parallèle et à la zone démilitarisée. Le système de tunnels soutterains crée là-bas devait avant tout protéger la population civile contre les bombardements americains qui étaient les plus intensifs dans cette région. En dehors des casemates typiques, on construisait aussi des écoles, hôpitaux et entrepôts souterrains. Sous terre, des mariages avaient lieu, des enfants naissaient qui plus tard étaient exposés à la lumière du jour.

Néanmoins, le plus connu, avec ses près de 300 km de long est le système de tunnels de la région de Cu Chi (30 km au nord de Saïgon). Ce système fesait office de soutien aux deux meilleures divisions du Vietcong, combattant dans la région dite "Triangle de Fer" ainsi que dans les zones de combat "C" et "D". La construction de ce complexe commença dès la fin des années quarante, à l'époque de la guerre contre les Français. Des travaux de construction systèmatiques ont commencé en 1957 lorsque les dirigeants communistes du Vietnam du Nord ont commencé à soutenir l'opposition renaissante au Sud.

La région de Tay Ninh - Cu Chi ne fut pas choisie au hasard. A proximité se trouvait la capitale du Vietnam du Sud - Saïgon, proche était aussi le "neutre" Cambodge, ou se trouvaient les principales bases et entrepôts des partisans. Néanmoins, le plus important était le terrain. Situé sur les bords de la rivière Saïgon, qui charriant chaque année des milliers de tonnes de résidus à crée une terre bien spécifique. L'argile rouge de latérite dominante sur ce territoire en période de pluie était friable comme du sucre, mais devenait dure comme du béton en période séche. Des études menées en 1969 par des sapeurs américains ont démontré que partout dans cette région le niveau des eaux souterraines se situe entre 10 et 20 mètres sous le niveau du sol, ce qui rendait possible la construction de tunnels de plusieurs étages, chose qui était réalisée dans de nombreux cas.

Le devoir de construire les tunnels ainsi que les systèmes de tranchées et de bunkers qui y étaient liés reposait sur les épaules des populations civiles locales. Ces hommes, équipés d'outils rudimentaires, comme "des hommes-taupes" - c'est ainsi que les appelait le commandant en chef des forces américaines au Vietnam du Sud le général W. Westmoreland - creusaient mètre après mètre dans la terre rouge allongeant le réseau de tunnels. La terre fraichement extraite posait problème car elle pouvait facilement être repérée par les avions d'observation qui fesaient de fréquents passages. Mais ce problème fut résolu. La terre était jetée dans les rivières, stockée sous les maisons, mais surtout déversée dans les cratères de plus en plus nombreux dus aux bombardements et tirs d'artillerie.

Les tunnels étaient construits selon des règles strictes, de façon à ce que les Vietnamiens, de petite taille puissent s'y déplacer de façon relativement aisée. Le premier niveau des tunnels se trouvait au moins 1.5 mètres sous le niveau du sol, ce qui devait les protéger des effondrements dus aux explosions ainsi qu'aux passages des véhicules. Les tunnels fesaient entre 0.8 et 1.2 mètres de large, leur hauteur était de 0.8 à 1.8 mètres. Bien que celle-ci dépassa rarement les 1.5 mètres. Les différents tronçons des tunnels avaient 15 à 20 mètres de long et se reliaient selon des angles de 60 à 120 degrés. Cela devait assurer une protection supplémentaire en cas de combats au sein du tunnel. Une telle contruction raccourcisait les lignes de mire et protégeait des explosions. Tous les 25 à 30 mètres, il y avait un trou de drainage d'environ 0.5 mètres dans le sol servant à evacuer l'eau.

Si les conditions le permettaient, on ajoutait d'autres niveaux - un deuxième, troisième voire même quatrième. Les niveaux étaient reliés par des passages spéciaux, parfaitement camouflés, de façon à ce que les non initiés ne les trouvent pas et pensent être tombés sur une voie sans issue. Les passages menant vers les casemates, les tunnels "de fuite", entrepôts et postes de combats étaient camouflés de façon semblable. Les niveaux supérieurs des tunnels étaient aussi - tous les quelques dizaines de mètres - reliés à la surface par des conduits d'aération. Ceux-cis étaient dirigés en fonction des vents dominants, mais il arrivait qu'ils pointent vers l'est afin que le soleil levant éclaire ne fut ce quelques instants l'intérieur des tunnels. Ces conduits étaient conçus de façon à ce que les pluies intenses des moussons n'inondent pas les tunnels.

Les tunnels de Cu Chi servaient avant tout de base de départ aux combattants opérant dans la région. De ce fait en dehors des casemates et des liens de communications, il s'y trouvait tout ce qui pouvait être nécessaire au combat et à la survie. On y trouvait entrepôts, magasins, cuisines, hôpitaux et même cimetières. Les entrepôts stockaient principalement du riz et des munitions destinés aux besoins courants. On découvrait néanmoins des tunnels ou étaient stockés démontés et graissés des canons de 105mm prêts à être remontés et envoyés au combat à tout moment. Dans un des tunnels on trouva même... un char léger M41 "Walker Bulldog" volé dans les entrepôts de l'armée de Saïgon.

Les cuisines - cet élément important de l'existance militaire - étaient aussi d'une conception spéciale. On les apelle communément "cuisines Dien Bien Phu". L'élément le plus important était le système d'évacuation des fumées, construit de façon à être invisible depuis le ciel. Pour cette raison chaque feu avait plusieurs voire plusieurs dizaines de conduits évacuant la fumée et la dirigeant dans plusieurs directions. Très souvent ce système causait des problèmes, surtout en période de mousson durant laquelle des intoxications avaient lieu. Cela obligeait les combattants à manger froid ou cuisiner à la surface.

Les tunnels contenaient aussi les ateliers produisant de l'armement; principalement des mines et des grenades. Pour leur production on utilisait presque exclusivement des prises de guerre. Les explosifs étaient récupérés sur les bombes non explosées et le contenant pouvait même être réalisé avec des canettes de bière ou de coca vides. Seuls les détonateurs venaient du nord. Sur les arrières se trouvaient des usines semi-enterrées, comprenant des forges et des fonderies, s'occupant principalement de réparer mais aussi de fabriquer des armes. Les munitions qui y étaient produites, ainsi que les armes étaient stockés dans les niveaux inférieurs des tunnels afin d'éviter qu'ils ne soient découverts.

Les hôpitaux souterrains se divisaient en deux groupes. Près des lieux de combat se trouvaient des services d'urgence ainsi que des points de premiers secours, équipés primitivement; desservis par des infirmières et des medcins de combat possedant des compétences basiques. A l'arrière des lignes se trouvaient des hôpitaux régimentaires ou régionaux, plus réguliers. Ceux-cis avaient des blocs opératoires, parfois même des appareils de radiographie volés alimentés par des dynamos de vélos.

Un de ces hôpitaux fut découvert en 1967 près de Phu Loi par un des "Tunnel Rats" américains Bill Wilson. Voici comment il décrivit ses impressions: J'ai allumé ma lampe et j'ai vu une grosse pièce d'une hauteur de 8 pieds, recouverte de soie. De l'autre côté, il y avait une porte et un long couloir de 300 pieds, rempli de lits et de matelas roulés. A son bout j'ai remarqué la lumière de bougies. C'est la que se trouvaient les blocs opératoires, huit en tout. J'y ai trouvé toutes sortes de médicaments, certains venaient des quakers de Pennsylvanie, d'autres de France. Dans deux des salles se trouvaient des bouteilles d'oxygène. L'air était amené par des conduits spéciaux. Il s'y trouvait aussi un ascenceur primitif qui amenait les bléssés graves directement sur la table d'opération. Il y avait aussi des sacs remplis de morceaux de corps humains.

En général néanmoins les hôpitaux des partisans étaient équipés primitivement. Souvent il y manquait même les médicaments de base, et les opérations se fesaient sans anesthésie. Dans beaucoup de cas ces hôpitaux n'étaient que des mouroirs pour les bléssés que les medcins malgré leurs efforts héroïques ne pouvaient sauver. Le seul réconfort pour bien des mourants était la soie de parachute recouvrant les murs et le plafond. Du point de vue moral, les cimetières étaient un point important. Les morts étaient enterrés dans les couloirs dans des niches prévues à cet effet, qui étaient ensuite recouvertes par une couche de 30 à 40 cm de glaise. Enterrer les corps dans les tunnels devait assurer aux morts de rester près des lieux ou ils habitaient - chose importante dans les croyances Vietnamiennes. Cela avait aussi un effet sur les américains obsédés par ce qu'on appele le "body count". Un effet semblable était obtenu en enterrant sous terre les morts américains.

La vie sous terre, surtout pendant plusieurs mois était très dure. L'air était étouffant et humide, l'eau sale, la nourriture moisissait rapidement - tout cela affaiblissait les organismes déjà mis à rude épreuve par les années de guerre des combattants. Araignées, fourmis et parasites venaient compléter le tableau. Le pire néanmoins était le fait de résider dans des réduits sombres, tremblant sous les bombes et sous le passage des blindés. Afin de remonter le moral, le Front National de Libération organisait souvent - sous terre bien entendu - des spectacles de groupes artistiques ou theatraux.

Pour le Vietcong, la défense des réseaux de tunnels était une affaire primordiale. Le camouflage avait un rôle de premier plan, il englobait tant les conduits de ventilation que les entrées des tunnels. Les couvercles des tunnels avaient souvent des dimensions de 30x30cm et étaient cachés dans les hautes herbes, quasiment indétectables, et si les américains les trouvaient parfois c'était l'effet d'un coup de chance ou de longues et fatiguantes recherches. Mais le camouflage à lui seul ne suffisait pas. C'est pourquoi les réseaux de tunnels avaient des systèmes de défense évolués. Ceux-cis se composaient de nombreuses tranchées, de postes de tir ainsi que de champs de mines et de pièges. Largement utilisés, les champs de mines et pièges constituaient la première ligne de défense, les postes de tir étaient la seconde. Pour arrêter les américains un tireur isolé suffisait souvent. A partir d'une position camouflée celui ci pouvait même arrêter l'assaut d'une compagnie entière suffisament longtemps pour que ses compagnons se replient.

La défense de l'intérieur des tunnels n'était pas négligée non plus. Souvent dès l'entrée une surprise attendait les "Rats" par exemple sous la forme d'une lance aparaissant à hauteur de la tête. Ces lances pouvaient être actionnées par un garde ou par le poids de la victime. De nombreux couloirs étaient minés, piegés par des trous remplis de pics ou d'animaux vemineux. Derrière des passages secrets des gardes bien armés attendaient les intrus. Afin de protéger les tunnels contre l'action des gaz de combat, toutes les quelques centaines, et dans les points névralgiques même toutes les quelques dizaines de mètres, on construisait des pièges à eau en forme de "U".

Durant l'été 1965 lorsque la 173ème brigade aeroportée commença à se déployer dans la région du "Triangle de Fer" personne parmi ses dirigeants n'avait idée de l'échelle et de la portée du réseau de tunnels dans cette région. Malgré cela l'existance de tunnels était connue et dès la fin de 1964 le commandement américain publia des informations à ce sujet (cela provoquait de sérieuses frustrations chez les soldats lorsque des unités Vietcong "cernées" disparaissaient pour réaparraitre derrière eux)

La situation fut semblable lorsque les forces de la 3ème brigade de la première division d'infanterie (la celèbre "Big Red One") soutenues par un bataillon australien commencèrent l'opération "Crimp" - la première grosse opération, dont le but était de "nettoyer" la région de la forêt Ho Bo près de Phu Loi. Les soldats des bataillions 1/28 et 1/26 Infantry furent héliportés et furent engagés par un feu nourri dès l'atterissage. Après un soutien de l'artillerie, le Vietcong "disparut" comme à l'accoutumée dans la jungle environnante et ce malgré que celle-ci n'était pas dense. Commença alors la monotonie des patrouilles.

Durant la seconde journée de l'opération le colonel R.Haldane qui la dirgeait reçut de nombreux rapports sur des tranchées, bunkers et postes de tir. On y trouva des quantités importantes de riz et de sel. Des découvertes semblables furent faites par 173ème brigade et les forces australiennes qui opéraient plus au nord. Malgré cela, on ne trouvait toujours aucun combattant ennemi. Les soldats étaient de plus en plus nerveux et fatigués. Durant un arrêt le sergent Stewart Green sauta en l'air, sentant une piqûre à la jambe. Dans un pays infesté d'animaux vemineux ce genre de comportement est naturel. Mais en regardant de plus près, il constata qu'il s'était piqué sur un clou dépassant d'une trappe parfaitement camouflée. Le mystère de la disparition des Vietcongs fut résolu.

Green, sans enthousiasme, accepta de descendre dans le tunnel. Sur les premiers mètres il trouva de larges quantités d'équipement médical, et dans un couloir latéral il tomba sur environ trente Vietcongs, ce qui le fit se replier. L'interprète sud vietnamien appelé sur place refusa de descendre dans le tunnel afin d'appeler les ennemis à se rendre, ce qu'ils utilisèrent pour se replier à leur tour. Dans l'entrée du tunnel les américains jettèrent des fumigènes et bientôt devant leurs yeux ebahis, de la fuméée rouge commença à s'échapper de tout le terrain environnant... A ce moment ils commencèrent à se rendre compte de la taille des tunnels. Et malgré tout, ce n'était que la partie visible de l'iceberg.

Durant les jours suivants, on découvrit d'autres entrées de tunnels. Pour les trouver on commença à utiliser des transporteurs blindés M113 équipés de lance flammes (M132 "Zippo"), puis des chiens spécialement dréssés. Le 11 janvier amena la première victime de la guerre des tunnels - le caporal australien Bob Bowtell de la 3ème compagnie de sapeurs se coinça dans un passage trop étroit et malgré les effors de ses compagnons, s'étouffa.

La taille du réseau de tunnels découvert durant l'opération surprit fortement le commandemant américain. Ils n'avaient jamais rien vu de tel et ne savaient pas vraiment comment le combattre. De plus lorque la 25 division d'infanterie arriva de Hawaï dans la région de Cu Chi, on se rendit compte que sa base principale a été construite sur "un volcan" - un gros complexe de tunnels duquel chaque nuit des combattants sortaient pour voler de la nourriture et détruire autant que possible en semant le chaos. Malgré leur manque de conaissances dans le domaine, les americains se rendaient compte du sérieux de la situation et commencèrent à détruire les tunnels qu'ils découvraient. Souvent, il s'agissait d'actions paliatives et improvisées. Les tunnels étaient détruits à l'aide d'explosifs, on y pompait de l'acétylène qui était ensuite mis à feu. On se servait également de lance-flammes, de gaz CN et CS. Les méthodes utilisées ne causaient que peu de dégats, les explosions détruisaients de courts tronçons de tunnels, que le Vietcong reconstruisait rapidement. Ainsi là ou la technologie fesait défaut, il a fallu faire appel aux hommes. Dans la noirceur claustrophobique des tunnels, les nerfs étaient mis à rude épreuve, et beaucoup de soldats abandonnaient en prétendant que le tunnel est une voie sans issue. Beaucoup d'explorateurs moururent de la main des partisans.

Pour combattre dans les tunnels, on essaya d'utiliser des chiens, mais les animaux déclenchaient souvent les pièges et mouraient. Après quelques mois, cette methode fut abandonnée. Des unités spécialisées dans les combats soutterains, composées de soldats adaptés devinrent donc une nécessité. Celles-cis gagnèrent rapidement le surnom de "rats des tunnels". Herbert Thornton, chef du peloton chimique de la première division devint le commandant de la première unitée de ce type. Il réunit un groupe de volontaires, avec lesquels ils débuta un entrainement intensif. Il avait déjà une certaine expérience du combat dans les tunnels. Durant l'exploration d'un tunnel, un de ses camarades tomba sur une mine. La force de l'explosion jeta Thornton à la surface, il s'en sortit avec quelques solides contusions mais le corps de l'autre soldat ne fut jamais retrouvé.

Les "Rats" agissaient seuls ou en binôme. Pour communiquer avec la surface on utilisait le téléphone, mais la majorité préférait travailler de façon complétement isolée afin de profiter de tous les sens (y compris le "sixième" et le "septième") pour rechercher l'ennemi. Si l'un des leurs était bléssé ou morts dans le tunnel, les autres fesaient l'impossible pour l'en sortir. Aucun "Rat" n'est resté dans le tunnel. Ces hommes combattant en sous-sol restaient en marge de la chaine d'aprovisionnement de US Army. Lampe, couteau et pistolet - c'était leur nécessaire. Malgré que le Limited Warfare Laboratory leur ait préparé un système spécial avec une lampe frontale façon mineur, avec interrupteur dans la bouche et un révolver "silencieux", celui-ci n'était pratiquement pas utilisé. Souvent, les "Rats" - et c'était leur privilège - choisissaient eux même leur équipement. Au lieu colt M1911A1 réglementaire, il arrivait que soit utilisé un révolver S&W calibre .38 racheté à un pilote d'hélicoptère pour 25$ ou encore un luger P08, un Beretta en .25 voire une carabine M2 ou un fusil raccourci. Il arrivait bien que rarement d'utiliser des explosifs ou des grenades.

Le développement de groupes de "Tunnel Rats" a eu lieu en 1967. Cette année là, dès janvier - les americains voulurent en finir avec le "Triangle de Fer". Dans le cadre de l'opération "Cedar Falls" vingt-deux bataillons américains et quatre saïgonais ratissèrent la région à la recherche de tunnels, des buldozers détruisirent des complexes entiers. D'autres tunnels furent détruits par les chars et les "Rats". On y trouva des stocks d'armes, munitions, nourriture et documents. Il semblait que les tunnels avaient été détriuts une fois pour toutes. La vérité était tout autre, quelques mois plus tard le Vietcong était de retour dans ses forteresses. Comme l'écrivait dans son rapport le commandant Vietcong Nguyen Quo "Environ 1000 tunnels ont été détruits, la majorité sur les premiers 50 mètres. La plupart abritait des populations civiles. Les brigades de réparation les ont rapidement remis en état". Et c'est de là - la région de Cu Chi - qu'est partie quelques mois plus tard une attaque innatendue - l'offensive du Têt.

Pour les américains l'opération avait encore une importance. Au cours de celle-ci, il se trouva de nombreux volontaires qui voulaient égaler les "Rats". Ce qui eut pour effet de nombreuses morts inutiles. En réaction à cela le commandemant US interdit aux simples soldats de descendre sous terre, ce qui à son tour augmenta le nombre d'unités de "Rats".

Leurs activités continuèrent jusqu'à la fin de 1970, date à laquelle la majorité de leurs divisions d'origine ont été rapatriées aux USA. L'ennemi - Vietcong - brisé en 1968 par les combats sanglants de l'offensive du Têt ne se servait plus aussi largement des tunnels. D'autant que les américains ont une fois de plus utilisé l'argument de la force. Des formations de B-52 "Flying Fortress" aparaissaient de plus en plus souvent au dessus des concentrations de tunnels. Les bombes lourdes à détonation délayée qu'ils larguaient détruisaient des section entières de tunnels, souvent provoquant des tremblements de terre. l'utilisation de moyens chimiques, dont le célèbre "agent orange" rendit plus difficile l'exploitation des tunnels. Néanmoins même les forces régulières de l'armée Nord Vietnamienne, continuèrent d'utiliser les tunnels comme entrepôts jusqu'à la fin de la guerre. La possesion de tels moyens logistiques leur facilita les ofensives de 1972 et 1975, lesquelles ont abouti à la chute de Saïgon et la liquidation de la République du Viêt Nam. Dans cette victoire les tunnels ont joué un rôle important.

C'est pourquoi ces tunnels - en tant que symbole de la victoire sur les "impérialistes" et leurs "marionettes" sont aujourd'hui rigoureusement restaurés et accesibles aux touristes. De tels musées se trouvent tant dans le village Vinh Moc près de l'ancienne zone démilitarisée que dans la région de Cu Chi. Le plus impressionant est le musée de Cu Chi. Il y a là deux zones de tunnels à visiter - à Ben Dinh et à Ben Duoc.

Comme les deux musées se trouvent sur des terrains militaires, il n'est possible de le visiter qu'en groupes organisés, auquels est adjoint un soldat. Le prix d'une excursion d'un jour à partir de Saïgon est de 8-10$. Le musée ou comme l'apellent les vietnamiens - "le Complexe Historique des Tunels Cu Chi" occupe un grand territoire dans la jungle, sur lequel des dioramas montrent tous les aspects du combat et de le vie dans les "zones libérées". Il y a donc des ateliers de tissage, le désarmement d'une bombe, la fabrication des celebres sandales "Ho Chi Minh"; il y a aussi une exposition des divers pièges. Néanmoins le premier - et obligatoire - point de la visite est le visionnement d'un film tourné par les opérateurs du Front National de Libération. Si on en déduit les commentaires idéologiques, le film contient pas mal de documents photographiques présentant les techniques de combat des partisans.

Bien entendu, le point le plus intéressant est la visite du tunnel, et bien qu'il s'agisse d'un tunnel "touristique" agrandi de 100% par rapport à l'original, il est quand même impressionant. Un endroit fort assailli par les touristes est le stand de tir militaire ou pour la "modique" somme de 1.5$ la balle on peut tirer avec des armes authentiques comme les M16, M60, AK-47 browning, thompson, ou encore M1 garand. Sur place également un assez grand magasin de souvenirs et des restaurants.



Dernière édition par serpent le Jeu 17 Fév 2011 - 13:05, édité 19 fois
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joker
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MessageSujet: Re: [Mise à jour] La guerre selon le Vietcong    [Mise à jour] La guerre selon le Vietcong  EmptyMar 15 Fév 2011 - 20:35

Merci pour cette traduction Serpent,
article très intéressant salut
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Slim Pickens
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MessageSujet: Re: [Mise à jour] La guerre selon le Vietcong    [Mise à jour] La guerre selon le Vietcong  EmptyMar 15 Fév 2011 - 21:02

+1

ça a fait du boulot pour toi tout ça, un grand merci!
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silver
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MessageSujet: Re: [Mise à jour] La guerre selon le Vietcong    [Mise à jour] La guerre selon le Vietcong  EmptyMar 15 Fév 2011 - 22:21

+1
C'est vraiment très intéressent.
Merci beaucoup
drapch
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serpent
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MessageSujet: Re: [Mise à jour] La guerre selon le Vietcong    [Mise à jour] La guerre selon le Vietcong  EmptyMer 16 Fév 2011 - 18:52

J'ai ajouté la première partie du texte que j'ai reçu sous forme de PDF (merci la rédaction)

Assez incroyable la partie sur les attentats, comme quoi les barbus n'ont rien inventé.
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sharpshooter
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MessageSujet: Re: [Mise à jour] La guerre selon le Vietcong    [Mise à jour] La guerre selon le Vietcong  EmptyMer 16 Fév 2011 - 20:21

Super l'article!!!!! Merci a toi!
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DrSnake
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MessageSujet: Re: [Mise à jour] La guerre selon le Vietcong    [Mise à jour] La guerre selon le Vietcong  EmptyJeu 17 Fév 2011 - 8:36

Trés interessent. Merci bcp salut
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mamouth
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MessageSujet: Re: [Mise à jour] La guerre selon le Vietcong    [Mise à jour] La guerre selon le Vietcong  EmptySam 11 Juin 2011 - 11:22

un grand merci pour cette traduction, super interressant salut
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DjoulZ
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MessageSujet: Re: [Mise à jour] La guerre selon le Vietcong    [Mise à jour] La guerre selon le Vietcong  EmptyVen 30 Sep 2011 - 7:01

Salut,

J'ai eu la chance d'aller à Cu Chi (environ une heure en voiture depuis Saïgon/Ho Chi Minh Ville, et de visiter les lieux, c'est vraiment très impressionnant. Même si les tunnels à visiter sont plus grands que ne l'étaient les "vrais", l'impression d'enfermement est très forte. La chaleur et l'humidité générales autant à l'intérieur qu'à l'extérieur des tunnels, ainsi que les bruits d'insectes dans la jungle sont une expérience assez troublante.
Le film obligatoire au début de la visite est à peine plus partial que les nombreux documentaires de la BBC sur la deuxième guerre mondiale et l'Allemagne nazie. Sans faire de jeu de mot, je dirai que c'est de bonne guerre, car avoir bouté les US hors du pays justifie un minimum de frime...
Enfin voilà, merci pour l'article, ça m'a rappelé un super voyage au voyage l'année dernière !
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lo38
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MessageSujet: Re: [Mise à jour] La guerre selon le Vietcong    [Mise à jour] La guerre selon le Vietcong  EmptyVen 30 Sep 2011 - 8:07

Merci Serpent pour cet article très intéressant. salut
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Tatayoyo
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MessageSujet: Re: [Mise à jour] La guerre selon le Vietcong    [Mise à jour] La guerre selon le Vietcong  EmptySam 1 Oct 2011 - 16:51

Mon père m'a raconté qu'ils devaient soit ramasser soit enterrer les conserves vides après leur repas pour eviter que le viet-minh ne s'en serve dans leurs usines clandestines d'armement.
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serpent
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MessageSujet: Re: [Mise à jour] La guerre selon le Vietcong    [Mise à jour] La guerre selon le Vietcong  EmptySam 1 Oct 2011 - 18:18

A relire le texte, je me rends compte qu'il a encore une masse de fautes qui trainent (et pourtant j'ai passé mon temps à les corriger à l'époque)

J'espère que c'est pas trop embêtant à lire, d'autant qu'une belle phrase en Polonais littéraire devient lourdingue une fois traduite.

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