La différence entre du .222 Remington et du .223 Remington n'existe principalement que sur le papier.
Si tu prends une carabine à verrou, genre Remington 700, Sako 75 ou une action Mauser 98 recanonnée, tu aura quasiment les même vitesses dans des longueurs de canons équivalentes. En gros, dans les 900 m/s avec une 55 grains en .222 Remington, et dans les 950 m/s avec une 55 grains en .223 Remington. Les énergies cinétiques et trajectoires jusqu'à 200 ou 300 mètres sont très proches.
Le .222 Remington a une superbe réputation de précision, qu'on attribue souvent à son collet plus long, qui maintient et centre mieux la balle. Ce calibre détient des records de précision en tir Bench-Rest, à 100 et 200 yards, qui ont été établis dans les années 1970.
La seule différence flagrante entre les armes chambrant ces deux calibres, c'est que les canons des armes en .222 Remington d'origine, ont un pas de rayures long (1 tour en 14 pouces) qui ne peut stabiliser que des balles comprises entre 40 et 55, voir 60 grains maximum. Une balle plus lourde (genre 62 ou 68 grains), et la balle sort de travers du canon, pour faire un impact ovale en cible (quand elle la touche
)
Les armes qui ont un canon d'origine en .223 Remington ont un pas de rayure qui était à l'origine en 1 tour en 12 pouces, pour stabiliser le même poids de balle (maximum: 60 grains). Très rapidement, avec l'adoption de balles plus lourdes (et plus allongées, avec profil à arrière fuyant) le pas de rayure a dû être raccourci, pour augmenter la vitesse de rotation de la balle. Le pas de rayure standard est passé à 1 tour en 9 pouces, voir, 1 tour en 7 pouces. Celà permet de faire tourner la balle plus vite sur elle-même et de rester à plat sur sa trajectoire. Ces pas de rayures permettent de tirer des balles de 62 à 77 grains de type HPBT. C'est l'aptitude à tirer ces balles plus lourdes qui permet au .223 Remington de prendre l'avantage sur le .222 Remington.
En France, le FAMAS a un canon rayé avec l'ancien standard de 1 tour en 12 pouces, qui correspond au poids de balle de 55 grains de la munition militaire d'origine M-193. Celà explique l'inefficacité des cartouches avec balle de 62 grains destinées à la mitrailleuse Minimi.
Pour les armes disponibles au tireur français, le .222 Remington a l'énorme avantage d'être classé en 5ème catégorie (calibre de chasse, vente libre sur présentation de sa carte de membre de la FFTir), alors qu'une arme en .223 Remington, même à verrou, nécessite une autorisation préfectorale de 1ère catégorie pour l'achat.
C'est stupide, celà ne s'appuis sur aucune "dangerosité" supérieure, mais sur un classement en "munition de guerre" car employée par les forces armées dans le monde.