Avec le retour de températures normales, on ressort les anciens...
L'occasion de nouvelles photos...
C'est une carabine monocoup en calibre 22 LR utilisant un ensemble culasse d'ordonnance modèle 1911.
Elle est munie d'un canon lourd et d'une visée par œilleton. Le poids est de 4.97 kg sans bretelle ni appui-paume.
L'œilleton est fixé sur une queue d'aronde fraisée sur la boîte de culasse. Il est monté très bas, ce qui a nécessité un fraisage sur l'écrou de la culasse pour passer sous la coupelle. La position de l'œilleton et la suppression de l'anneau du percuteur permettent d'approcher l'œil très près de l'œilleton.
Le guidon, à tunnel et inserts interchangeables, est monté sur une frette porte-guidon, comme sur les armes d'ordonnance, et non fixé directement au canon.
Le canon présente un fraisage pour monter une hausse, jamais utilisé.
Le puits de chargeur est obturé sous la crosse et l'ouverture dans le boitier de culasse fermé par un auget mobile monté sur un ressort pour laisser passer le cylindre à la fermeture. L'auget est marqué "Breveté" et WH (?). Il n'y a bien sûr aucun système bloquant la culasse ouverte comme sur la carabine standard magasin vide.
L'écusson a été modifié par suppression du puits de chargeur. La vis avant, maintenant dans le bois, est vissée à travers un insert en laiton Deux trous supplémentaires, Ø 8 mm et taraudés ont été ajoutés, sans doute pour le montage d'un appui-paume (disparu…).
La crosse a été obtenue par modification d'une crosse d'ordonnance par enture de deux pièces formant busc et poignée pistolet, ainsi que d'une pièce d'obturation du puits de chargeur. Contrairement aux autres pièces rapportées, l'obturation du puits de chargeur est d'un bois différent et contrasté (acajou ?). Le travail a été superbement exécuté et aucune fissure n'est apparue après un siècle… A noter que la carabine a trois anneaux de bretelles !
La plaque de couche réglable de forme "Schützen" est en fonderie d'alliage léger et très soigneusement réalisée (coulissement sur queue d'aronde sans jeu et blocage par un système élaboré de coin actionné par un gros bouton moleté sur le dessous). Cette plaque de couche porte un numéro 35 sur les parties fixe et mobile, sans doute un numéro de série, un (gros) poinçon Hämmerli et une petit croix et un nombre qui pourrait être une référence (P/N). Fabrication Fabrique Fédérale malgré l'aspect peu militaire ?
Les poinçons ont été identifiés grâce à Jef.ch et ses accointances armurières en Helvétie : le poinçon en forme d'edelweiss avec le petit marteau éponyme est celui utilisé par Jeannot Hämmerli jusqu'en 1922 (à peu près).
Ceci daterait la carabine vers 1920, ce qui semblerait cohérent avec le style. Le numéro de série 22 (canon, boitier et culasse mobile) semble indiquer une production de petite série.
Une gravure en cursive mystérieuse sur le canon a été identifiée par Jef.ch comme Smolbor, transposition phonétique de l'anglais Smallbore !
Le nom Smolbor a été utilisé par Hâmmerli dans les années 50 pour une carabine de tir en calibre 22LR, avec culasse 4 mouvements, globalement assez semblable, en plus moderne, à celle-ci, qui a été présentée sur le forum. A noter qu'une pub de 1951 l'annonçait à 420 USD, soit environ 4 400 USD 2017 (Ouch !). On remarque que l'appui-paume semble utiliser deux points de fixation sous le fut, ce qui pourrait correspondre à ceux que l'on voit sur l'écusson de ma carabine.
Hämmerli utilisait donc déjà cette dénomination vers 1920, mais je n'ai rien trouvé sur le sujet.
Cette carabine en état proche du neuf fonctionne parfaitement et est d'une précision redoutable.
La modification de la culasse est intéressante et le fonctionnement inhabituel (voir ci-dessous).
Toutes informations complémentaires bienvenues !