Les étuis de GP11 sont trop beaux pour finir chez le ferrailleur. Alors j'ai procédé tantôt à mes premiers désamorçages hydrauliques.
Je m'attendais à des heures de recherches et de bricolage pour aboutir à l'outil idoine, mais ma chance et ma flemmardise conjuguées m'ont donné une solution aussi rapide qu'économique, aidées par mon bordel personnel à moi que j'ai, chez moi que j'habite.
J'ai d'abord essayé un désamorçage mécanique, mais le culot ou l'enclume risque gros et ça prend des plombes en comparaison de l'hydraulique, donc j'ai laissé tomber.
Voici mon poste de travail avec la totalité du matériel nécessaire. Le premier qui dit que c'est dégueulasse chez ouam et que mon smartphone fait des photos toutes pourrites, comme disent les enfants, aura raison.
Il faut donc :
- Une serpillière (pour les Suisses qui nous écoutent, elle peut être propre, mais en France ce n'est pas obligatoire).
- Un pot à confiture rempli d'eau.
- Un morceau de bois d'arbre pour amortir un peu (j'avais essayé d'y pratiquer un lamage et un trou d'évacuation des amorces, mais c'est un nid à emm...)
- Une douille de 13 (enfin, c'est ce que j'avais sous la main).
- Un bout de truc ou de machin en acier, calibré à la perceuse à colonne et à la toile émeri (dans mon cas, c'est le "manche" d'un dérive-chaine de vélo, cassé).
- Un martio (c'est comme un marteau, mais dans mes souvenirs d'enfance bourguignonne, ça tape plus fort).
- En option, une pince à bouts pointus. Fermée, la pointe conique permet de reformer l'arrondi des collets qui ont pris un coup à l'atterrissage sur le béton du pas de tir. Et en version pince, elle permet d'extraire le piston lorsqu'il ne veut plus sortir.
Le protocole est simple :
- On met une vingtaine d'étuis dans le pot rempli d'eau, en corrigeant préalablement l'arrondi de l'ouverture s'il le faut.
- Sous un mince filet d'eau, on tapote le pot pour faire sortir les bulles des étuis.
- On travaille par terre, sur la serpillère
- On met le piston dans l'étui encore dans l'eau
- On pose l'étui dans la douille, elle-même posée sur la chute de chevron
- Un bon coup de martio là dessus (rapide et vif)
- Normalement, on sent la pression libérer l'amorce
- On peut éventuellement recommencer une ou deux fois sans remettre de l'eau (j'ai un repère d'enfoncement à ne pas dépasser pour ne pas toucher le fond de l'étui avec le piston)
- On sépare le piston et l'étui avec la pince s'il le faut (la pince, sur le piston, pas sur l'étui)
- On évacue l'amorce sous la douille et on recommence.
Le rendement est de 20 douilles en 5 minutes, plus 2 minutes pour remplir le pot.
Même en comptant la sortie du matos et le rangement (c'est quoi le rangement ?), on doit traiter plus de 100 étuis de GP11 en une heure.