GP-100: wow!

marieno a écrit:

Nicky Larson a écrit:

Merci Marieno pour ce résumé enthousiaste et enthousiasmant.
Je te pose tout de suite une question: ton GP-141 est neuf ou d'occasion ? Car je tire régulièrement avec le KGP-141 d'un ami, et il fait un peu "charrue". C'est seulement après avoir tiré 200 cartouches + une petite retouche de la détente que son Ruger est réellement devenu agréable au tir.
Pour la précision, pas de soucis, il l'a toujours été.

Bonsoir Nicky,

La où j'ai vraiment été surprise, c'est que ce GP-141 est neuf. Je l'ai inauguré à Corminboeuf après avoir demandé aux collaborateurs de Dufaux de pouvoir en examiner un qu'ils ont fait venir pour moi (et assez rapidement vu que je l'ai demandé en plein été). En l'examinant, j'ai vraiment été surprise par la détente .... et je l'ai acheté!

marieno, ton modèle a des organes de visée réglable s'il s'agit d'un 141, quid de la précision avec des organes fixes?

simplet a écrit:

marieno a écrit:

Nicky Larson a écrit:

Merci Marieno pour ce résumé enthousiaste et enthousiasmant.
Je te pose tout de suite une question: ton GP-141 est neuf ou d'occasion ? Car je tire régulièrement avec le KGP-141 d'un ami, et il fait un peu "charrue". C'est seulement après avoir tiré 200 cartouches + une petite retouche de la détente que son Ruger est réellement devenu agréable au tir.
Pour la précision, pas de soucis, il l'a toujours été.

Bonsoir Nicky,

La où j'ai vraiment été surprise, c'est que ce GP-141 est neuf. Je l'ai inauguré à Corminboeuf après avoir demandé aux collaborateurs de Dufaux de pouvoir en examiner un qu'ils ont fait venir pour moi (et assez rapidement vu que je l'ai demandé en plein été). En l'examinant, j'ai vraiment été surprise par la détente .... et je l'ai acheté!

marieno, ton modèle a des organes de visée réglable s'il s'agit d'un 141, quid de la précision avec des organes fixes?

En effet, le mien a des organes de visée réglable. Cela fait partie de mes exigences incontournables pour un 4 pouces. Un modèle avec une hausse fixe n'a pas de raison de grouper moins serré qu'un modèle avec une hausse régable. Par contre, pas moyen de l'adapter à ta vue ou à une munition donnée. Contrairement à un automatique, il n'est même pas possible de déplacer latéralement la hausse, ni de la remplacer (sauf à passer par un mécanicien armurier). Comme je l'utilise pour du tir en stand à 25 mètres, une hausse réglable indispensable à mes yeux. Mais je n'ai pas la même exigence pour mon SP-101, va savoir pourquoi....

Aquila a écrit:

Ce qui a ouvert la porte aux revolvers Ruger en France mérite d'être raconté...

La police avait entamé son rééquipement avec divers revolvers, au premier rang desquels le MR-73 et la version "Sasia" du S&W 19. On découvrit alors le Ruger Speed Six (qu'on eut l'idée bizarre d'adapter au 9x19...), un revolver répondant aux attentes techniques, et se caractérisant par un prix très mesuré. Le faible coût de production du revolver Ruger était dû à la technique, alors révolutionnaire, de la cire perdue. Un lot de ces Speed Six rejoint les holsters de certains douaniers et policiers.

A l'époque, adopter une arme française était important. Mais le MR-73 coûtait déjà son pesant de cacahuètes, trop cher pour équiper en masse les fonctionnaires. Alors Manurhin saisit la balle au bond et se rapprocha de Ruger pour un partenariat industriel. A la clef il y avait l'acquisition par MR de la technique de "la cire perdue", et un intéressement financier pour Ruger aux retombées du marché Police. Ainsi naquit une arme intermédiaire, le RMR (Ruger - Manurhin), très proche du Speed Six, c'était d'ailleurs quasiment un Speed Six estampillé Manurhin. Le RMR fut adopté par la police nationale.

Heurs et malheurs du mariage, fluctuations de la fesse, MR et Ruger s'éloignèrent l'un de l'autre, ce qui n'empêcha pas MR de produire "son" produit: le Special Police F1 (X1 pour la version inox), qui, malgré quelques spécificités, reste très typé Ruger. Lui aussi fut adopté par la police nationale, qui se retrouva avec un parc hétéroclyte de Ruger, de RMR, de S&W "Sasia model", de MR-73 et de F1.........

Dis moi Aquila peu tu m'expliquez ce qu'est la technique de la cire perdue , quelle été son utilité et ses avantages [b]

Molon Labe a écrit:

Un grand merci Molon très explicite

c'est incroyable que de l'acier en fusion puisse prendre corp avent que le cire ne fonde !

Tout n'est pas montré, là.

-On coule la cire dans un moule aux cotes extrêmement précises (au micron près). Il en sort une forme en cire conforme à la pièce finale désirée.
-On enrobe la forme en cire de céramique destinée à devenir un moule à acier.
-Une fois la céramique sèche, on la cuit pour faire fondre puis évaporer la cire. On obtient là un moule creux, ne comportant plus aucune trace de cire.
-On y coule l'acier sous pression, afin d'éviter les bulles et de garantir une densité parfaitement cohérente.
-Après refroidissement, on débite le moule. La pièce d'acier obtenue est ensuite polie et livrée aux ateliers chargés du traitement de surface.

Suite au prochain post, là, j'ai pas trop le temps.

Aquila a écrit:

Tout n'est pas montré, là.

-On coule la cire dans un moule aux cotes extrêmement précises (au micron près). Il en sort une forme en cire conforme à la pièce finale désirée.
-On enrobe la forme en cire de céramique destinée à devenir un moule à acier.
-Une fois la céramique sèche, on la cuit pour faire fondre puis évaporer la cire. On obtient là un moule creux, ne comportant plus aucune trace de cire.
-On y coule l'acier sous pression, afin d'éviter les bulles et de garantir une densité parfaitement cohérente.
-Après refroidissement, on débite le moule. La pièce d'acier obtenue est ensuite polie et livrée aux ateliers chargés du traitement de surface.

Suite au prochain post, là, j'ai pas trop le temps.

Un vrais puis de science , respect monsieur Aquila

Boh, pas un puits de science, un curieux, c'est tout. J'aime les armes, leur histoire aussi bien opérationnelle qu'industrielle, alors je m'informe, quand je peux je visite, etc.

Bref, on a causé de la cire perdue. Mais quelle est l'autre méthode, plus traditionnelle (je laisse de côté l'emboutissage de tôle et autres trucs àpacher)?

Eh bien on part de blocs d'acier, et on les usine. C'est à dire qu'ils sont débités par action mécanique jusqu'à obtenir la forme voulue, un peu à la façon d'un bloc de marbre qui devient un buste entre les mains d'un sculpteur. Cette méthode a fait ses preuves, mais elle pose un problème majeur: on perd de l'acier en grosse quantité. Copeaux et chutes ne peuvent être refondus et réemployés car l'acier perdrait ses propriétés lors du traitement thermique. Alors on revend tout ça au rabais à des fondeurs qui en font de "l'acier à ferrer les ânes" pour produits "tout venant". Moins value, perte sèche, économiquement, c'est malsain.

Tandis qu'avec la méthode de la cire perdue, on ne perd presque rien, en dehors de l'ébavurage et du polissage.

Trois points...

-La méthode de la cire perdue, comme son nom ne l'indique pas, doit tout aux progrès réalisés au début des années 1980 en matière de céramique.
-A ma connaissance, les canons sont fabriqués à l'ancienne. En tout cas leur perçage et leur rayage sont faits selon les bonnes vieilles méthodes, comme par exemple le martelage à froid (qui fait un bruit odieux!).
-Comme toute méthode novatrice, celle de la cire perdue a ses détracteurs. Certains viendront expliquer qu'un CZ 75 usiné est "mieux" qu'un CZ 75 "cire perdue" (postérieur à l'ère communiste). Mouais, c'est ça... Eh bien prenez un CZ 75 usiné et un CZ 75 fondu, manipulez-les pour évaluer les ajustages, démontez-les, reluquez-les, comparez-les. Vous me direz ce que ça donne...

Je n'irai pas jusqu'à dire que ça rend l'arme meilleure. Ca ne la rend pas pire, il ne faut pas laisser passer les conneries qui se disent certains à ce sujet. Par contre, ça a le mérite de permettre au fabricant d'accroitre ses marges tout en proposant ses armes à des tarifs intéressants pour le commun des mortels. Les amateurs d'armes ont tout intérêt à ce que la santé des industriels impliqués soit bonne. Au niveau de la robustesse, les armes Ruger et CZ sont des références incontestées. Quand un Ruger ou un CZ est défectueux, non seulement c'est fort rare, mais en plus ça n'a rien à voir avec la technique de la cire perdue, toutes les chaînes industrielles dans tous les domaines produisent de temps en temps un exemplaire nanar. Ca arrive même dans l'industrie aérospatiale... C'est malheureusement vrai aussi pour les modèles usinés de façon traditionnelle, pas plus, pas moins.