Voic, après quelques heures de boulot, la traduction de l'excellent lien donné par Rolland :
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]La véritable histoire du Beretta M9
Par Tim Chandler (librement traduit pas SuperMan)« Tu n’es pas un S.E.A.L tant que tu n’as pas bouffé de l’acier italien » Anonyme
Ainsi commence le conte sordide du M9 qui est souvent répété dans les armureries et dans les publications Internet à travers le pays. Quiconque pose des questions sur le pistolet de Beretta M9/92 assez longtemps entendra parler inévitablement de la façon dont un groupe de membres d'équipe de S.E.A.L. ont été tués/mutilés/déformés par les glissières de M9 cassant en leur moitié et partant en arrière vers le tireur, décapitant beaucoup de braves.
Ou peut-être entendrez-vous parler de la façon dont les armatures de pistolets M9/92 peuvent se briser comme du verre au-delà des 1.000 coups tirés. Je suis sûr qu'on trouvera même quelqu’un pour attribuer le drame du Titanic au Beretta M9/92.
Tout passionné d’armes ayant un peu d’expérience sait que les rumeurs courent très vite dans le milieu des armes à feu. Il y a plus de rumeurs idiotes dans le monde des armes à feu que parmi les préadolescentes.
Parfois le flot de la rumeur est tel qu’on a besoin de cuissarde et d'un gilet de sauvetage pour éviter d’être emporté.
Pourtant quelques histoires sont malgré tout véridiques ou comportement au moins un partie de vérité. La difficulté est d’arriver à faire la part des choses entre ce qui est réel et ce qui ne l’est pas. C’est dans cet esprit que je suis parti à la recherche de preuves réelles quant aux histoires d'horreur sur le M9/92 que tant de gens colportent à loisir.
Ainsi commence la saga :Au début des années 80 les militaires ont commencé à rechercher une nouvelle arme de poing pour remplacer les plus de 25 différents modèles de pistolets et revolvers en service dans l’armée ainsi que les plus de 100 différents types de munitions pour ces armes de poing.
La star de cet inventaire d’armes à remplacer était le vénérable 1911 qui était en service depuis 70 ans. Selon un rapport du Contrôleur Général (PLRD-82-42) daté du 8 mars 1982, les militaires avait 417.448 pistolets de calibre de 45 dans leur inventaire. On a commencé à s’opposer à ce projet lorsqu’il a été annoncé que cette nouvelle arme de poing serait chambrée pour tirer la cartouche standard de 9mm de l’OTAN.
Nombreux furent ceux qui virent comme mauvaise la direction prise vers l’adoption d’un plus petit calibre. D’autres remirent en question l’idée même d’adopter un nouveau pistolet.
Selon PLRD-82-42, le Bureau de Comptabilité Générale recommanda réellement d'acheter plus de revolvers de calibre de 38 ou de convertir les 1911 pistolets existants pour leur permettre de tirer la munition de 9mm comme un alternative moins onéreuse à l’adoption d’une nouvelle arme.
L’armée poursuivit, malgré tout, son projet et déposa en novembre 1983 une requête formelle pour des échantillons de tests auprès de plusieurs fabricants d’armes aux USA et dans le monde.
Huit fabricants ont soumis un échantillon de 30 pistolets à la date limite de janvier 1984 et en et en août de la même année l'essai s’est déroulé.
(NSIAD-88-46) Parmi les huit fabricants qui ont soumis des échantillons d'essai, 4 étaient techniquement inacceptables et 2 se sont retirés de la compétition. Les deux compagnies survivantes étaient SACO (à l’époque importateur des pistolets de Sig&Sauer) et Beretta. (NSIAD-88-46) Après un appel d’offre controversé (certains prétendent que Beretta aurait été prévenu du contenu de l’offre de SACO, ce qui aurait permis à Beretta de diminuer de 1$ de le coût de production par unité, emportant ainsi le marché) l'armée a signé un contrat avec Beretta pour 315.930 pistolets. Ce nombre a été porté plus tard à 321.260 pistolets. Les nouveaux pistolets porteraient le nom militaire de M9. (NSIAD-88-46)
Les Problèmes Surgissent :Le programme du pistolet M9 a commencé à rencontrer des difficultés lorsqu’en septembre de 1987 la glissière d'une version civile du pistolet Beretta 92SB s’est rompue à l’endroit ou le bloc de fermeture s’insère dans la glissière. La moitié cassée de la glissière a volé en arrière vers le tireur (un membre du Navy Special Warfare Group) et l’a blessé. (NSIAD-88-213) En janvier et février 1988 respectivement, 2 autres pistolets militaires du modèle M9 ont montré le même problème, blessant 2 autres tireurs du Navy Special Warfare Group.
Chacun des trois tireurs a souffert des lacérations faciales. L’un a eu une dent cassée et les autres deux ont du avoir recours à des points de suture. (NSIAD-88-213)
L'armée faisait des tests indépendants sur des canons de 92SB de modèles civils issus de productions courantes ainsi que sur des modèles militaires M9 et rencontra des problèmes identiques de rupture de glissière.
Ils tirèrent 10.000 coups de feu avec 3 pistolets M9 puis inspectèrent ces armes selon la procédure MPI, à la recherche de traces de fissures. Ils découvrirent qu'une des ces armes a avait une glissière cassée. L'armée décida alors de tirer avec ces armes jusqu’à ce que les glissières cèdent. La première cassa au bout de 23.310 coups, la suivante au bout de 30.083 coups, la dernière après 30.545 coups. (NSIAD-88-213)
L'examen des glissères du NSWG et des glissières de l’armée montra une faible résistance de l’acier comme étant à l’origine des problèmes de rupture de glissière.
L’armée déclencha alors une enquête sur les procédés de fabrication des glissières. (NSIAD-88-213) A cette époque
Il existerait des rapports de l'arsenal de Picatinny qui évoqueraient une étude métallurgique mettant en cause l'utilisation du Tellurium dans le processus de fabrication comme origine de la faible résistance des glissières italiennes, mais j'ai ne pu pas vérifier indépendamment cette information.
Cependant, après le mois d’avril 1988, toutes les glissières pour les pistolets M9/92 ont été produites aux USA. (NSIAD-88-213) Comme partie des conditions du contrat, Beretta Corporation a dû construire une usine à l'intérieur des Etats-Unis pour produire le M9. Cela a naturellement pris un certain temps pour bâtir l'usine américaine (située à Accokeek MD.) et la faire tourner à plein régime. Dans l’intervalle, la production des glissières a été assurée par l'usine italienne.
Plusieurs rapports et témoignages du personnel de GAO de personnel de GAO avant les Sous-comités du Congrès (NSIAD-88-213, NSIAD-88-46, NSIAD-89-59 parmi d’autres...) portent le total des ruptures de glissières à 14. Trois se sont produits dans le sur le terrain avec le NSWG et les 11 autres se sont produites dans le laboratoire d'essai. Ces ruptures de glissière, n’ont occasionné que 3 accidents. Beretta Corporation a changé la conception du pistolet M9 de sorte que même si une glissière est rompue, la moitié cassée ne pourrait pas revenir en arrière pour frapper le tireur et le blesser.
Sur ces 14 ruptures de glissière, seule 4 sont apparues avant les 10.000 coups tirés. (NSIAD-88-213) Aucune autre rupture de glissière n'a été rapportée après le remplacement par des glissières fabriquées aux USA.
Beretta Corporation a tout d’abord tenté de justifier les ruptures de glissières par les munitions employées. Ils ont mis en cause l'utilisation des munitions « non-OTAN » et l'utilisation de munitions M882. Ils ont suspecté que les deux types de munitions aient causé uen élévation excessif de la pression à l'intérieur de l'arme causant les dommages aux canons et les séparations de glissière constatés par les militaires pendant l'essai initial de l'arme M9. L'armée a déterminé que ces incidents ont été provoqués par une moindre résistance du métal et non par la pression engendrée par les munitions employées. (NSIAD-89-59)
J'ai obtenu, auprès d’une source fiable, une documentation qui démontre que les pressions générées au niveau de la chambre par les munitions M882 n'étaient pas excessives. Ainsi l'explication des problèmes métallurgiques sur un nombre limité des pistolets M9 demeure la seule conclusion défendable.
Et l'armature :Un autre problème qui a survenu avec la production du pistolet M9 était un problème de fissures de armature. En décembre 1987 et en janvier 1988 des contrôles de production du pistolet M9 on montré des fissures de l'armature au niveau de la poignée arrière juste au dessus de l’endroit ou passe la barre de détente (trigger bar). Les représentants de l’Armée ont déterminé que ces fissures n'affectaient ni la sécurité ni la fiabilité ou le fonctionnement des armes et étaient simplement des défauts d’ordre esthétiques. (NSIAD-88-213)
Cependant les fissures étaient hors des limites du contrat M9 et ces lots ont été rejetés. Pourtant Beretta a continué la production de ces armatures défectueuses, entre février et mars 1988, en les stockant dans l’espoir d'une modification. En avril 1988 Beretta et les représentants de l'Armée ont approuvé un changement technique qui a résolu les problèmes de fente sur les armatures. Les lots précédemment rejetés ont été montés en rattrapage avec la nouvelle conception d'armature et testé à nouveau. Les nouvelles armatures n'ont montré aucun problème de fissure ni aucun autre problème pendant les essais et ont été acceptées plus tard par les militaires. (NSIAD-88-213) 24.000 pistolets ont été produits avec une armature e. Tous ont été rejetés puis ont été montés en rattrapage et ont été acceptés par l'armée. (NSIAD-88-213)