Voici un petit post récapitulatif concernant les améliorations que l'on peut apporter au Beretta 92FS. Ce pistolet est une très bonne base, qui possède une très bonne précision intrinsèque.
Mais il souffre de quelques défauts, principalement au niveau de son ergonomie. Une poignée imposante le rend difficile à appréhender pour les petites mains.
La forme de la détente rend le tir en double action pénible. De même qu'un poids de ressort de marteau conséquent rend le départ du coup plus difficile.
La sécurité de culasse (décocker et sécurité) ne plait pas à tout le monde, et ne convient pas pour certains usages.
Plus quelques défauts que l'on ne peut hélas pas corriger, à moins de changer l'arme (comme le guidon fixe sur la culasse), ou encore, revers de la médaille d'une fiabilité hors du commun, la fameuse morsure du Beretta.
Pour le reste, cette arme est à tout point de vue extraordinaire.
Voyons ce que nous pouvons améliorer là-dessus. J'ai choisi un modèle qui est resté endormi des années, avant que je ne me décide à le sortir et l'engager sérieusement, le 92 FS Centurion, en 9mm Para. Une arme simple, sans rail ni artifices. Ce pistolet se distingue par un museau (canon et culasse) plus court sur l'avant, mais monté sur une poignée standard FS. Le résultat est un buffle au museau trappu. J'ai pu néanmoins constater que la précision n'est en rien affectée par rapport à un modèle plus long.
Pour donner une idée, je réalise des moyennes de 90/100 sur cible ronde à 50 mètres, et je me considère comme un tireur de précision moyen.
Voyons donc ce que l'on peut faire sur cette base.
Première amélioration : le poids de la détente. On peut réduire sensiblement le poids et donc la qualité du départ du coup, en remplaçant le ressort du marteau par un plus léger. Il y a 3 solutions pour ce faire : soit on achète un ressort de Beretta D, soit on achète un ressort Wilson Combat, ou alors le kit
Beretta Xtreme S, qui permet en plus d'alléger le poids de la détente, d'avoir un vrai bon départ. Ce kit contient un chien squeletonisé et traité, une gâchette traitée, une queue de détente rainurée et redessinée, un ressort de marteau allégé, une barre de détente redessinée qui réduit la course du Reset, et quelques ressorts. Aucune de ces solutions n'affecte la puissance de frappe du percuteur contre l'amorce.
ATTENTION, à ne faire que si vous êtes sûr de ce que vous faites. Sinon, confiez ce travail à un armurier !

Deuxième amélioration : la queue de détente. Si l'on ne prend pas le kit mentionné plus haut, on peut se contenter d'une queue de détente Wilson Combat, qui est moins courbée, et qui permet de reculer la course de la détente plus près de la poignée, convenant mieux aux petites mains. A coupler avec un ressort de marteau allégé pour un bon résultat.
Troisième amélioration : la sécurité de culasse. D'origine, sur les S, SB, F et FS, le levier, ambidextre ou non, lorsqu'il est abaissé, escamote une partie du percuteur, rabat le marteau et déconnecte la barre détente de la gâchette, rendant la détente inerte. Ce qui dérange dans cette sécurité, c'est que l'on peut l'activer sans le vouloir, cela m'est arrivé plus d'une fois, en effectuant certaines manoeuvres. Dans le feu de l'action, on se retrouve avec une arme non fonctionnelle. On perd un temps précieux à réaliser et corriger le problème, en remontant le levier. En plus, cette manipulation n'est pas très ergonomique.
Une solution consiste à se procurer une version de Beretta avec decocker only. Comme le 92G Brigadier Wilson Combat, ou alors le MAS G1 français.
Une autre solution, moins onéreuse, consiste à se procurer le kit de conversion de chez Beretta, appelé
M9A3 G Conversion kit.
Ce petit kit comprend tout le nécessaire pour transformer, sans modification de la culasse, son FS en version G, c'est à dire decocker only. On abaisse le levier, la barre de transfert au percuteur est escamotée, le marteau est rabattu et la détente est désactivée, comme avant, mais lorsqu'on le relâche, il se remet tout seul en état de tir, il n'y a plus de soucis à se faire avec une sécurité engagée à retirer au plus mauvais moment.
Comme pour le kit détente, l'installation doit se faire de préférence chez un armurier, sauf si vous savez absolument ce que vous faites ! 

Pour ma part, ça m'a pris une petite demi-heure, tout s'est parfaitement emboité (en même temps, c'est normal, c'est un kit constructeur).
Le look est quasiment identique du côté gauche, en revanche, le levier du côté droit trahit la modification à un oeil averti.


Et voilà, avec ces quelques modifications, vous vous retrouvez avec une arme magnifique, fiable, et tout à fait apte au service à l'époque des armes simplifiées à l'extrême, et du polymère. Un bon étui et hop, voilà un sublime pistolet pour le tir dynamique, la défense du domicile, et pour les
privilégiés chanceux titulaires d'un permis de port d'arme, un semi-automatique qui doit être plaisant à porter en toutes circonstances.
J'espère que ce petit sujet pourra vous être utile, et je reste à disposition en cas de questions, je commence à bien maitriser le sujet.

